« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 10 juillet 2013

Thomas Guénolé, un " politologue " qui n'existe que par et pour les médias.

On le voit un peu partout (télés), on l'entend un peu partout (radios), on le lit un peu partout (presse écrite, Internet), Thomas Guénolé devient aussi répandu que les cours du CAC 40 et les bulletins météorologiques. Et dans tous les médias il est présenté qu'en tant que " politologue et maître de conférence à Sciences Po " .
Pour connaître des aspects (de son engagement au service des dominants) non signalés par les médias où il intervient et pour voir qu'il recherche frénétiquement la notoriété médiatique, rien de tel que la lecture de sa " notice bio " mise en ligne sur son site.

Extraits :

" 2004-2005 Chargé d’étude auprès du Ministère de la Défense, Délégation aux Affaires Stratégiques 

2007 Assistant de gestion du fonds de gestion alternative VP Alternatif, VP Finance (aujourd’hui Banca Leonardo France). Actif sous gestion du fonds : 26 millions d’euros.

2008-2010 Consultant auprès du secteur public au sein de BearingPoint France
Missions d’accompagnement de la modernisation de l’Etat : marchés publics du Ministère de la Défense, passage au passeport biométrique dans les communes et préfectures.


2010 Premières tribunes dans des grands quotidiens de la presse française (Le Monde, Les Echos)
Première participation à un débat télévisé (France 24)


2011 Consultant politique auprès de M. Jean-Louis Borloo, ancien ministre d’Etat, président du Parti Radical.

2011 Première participation comme expert invité à un journal télévisé (Soir 3)

Dep. 2012  Chroniqueur politique du Plus du Nouvel Observateur

Collaborateur d'Atlantico

Expert invité récurrent de France 24, LCI, iTélé, Europe 1, France Culture.
"

Compte-tenu du pedigree de Thomas Guénolé on ne sera pas surpris des propos de trader qu'il a tenu le 9 juillet 2013 dans un chat du Monde consacré au-retour-de-Nicolas-Sarkozy :

" J'ai vu une UMP rassemblée derrière l'homme providentiel face à la crise majeure vécue par le parti. Nicolas Sarkozy prend un avantage décisif dans la réaffirmation de son leadership sur la droite (...)
Il n'y a pas de retour de Nicolas Sarkozy dans la vie politique car il n'est jamais parti. Nicolas Sarkozy a une tactique de parole rare pour rester précieuse. Elle est copiée sur celle de DSK avant l'affaire du Sofitel. Je pense que Nicolas Sarkozy va conserver cette tactique en n'intervenant que sur des sujets éminemment présidentiels. (...)
il est réapparu comme leader charismatique de la droite. (...)
Sans Nicolas Sarkozy, l'UMP était sans leadership face à sa crise de surendettement (...)
Enfin, le "peuple de droite" a un rapport sentimental vis-à-vis de son leader charismatique. (...)
[il] a tenu un discours de chef de file de la droite qui annonce une rénovation programmatique encore en travaux. (...)
C'était un discours d'homme providentiel au-dessus des partis, ni gauche ni droite, appelant au rassemblement face à la crise. C'est la définition même d'un positionnement gaulliste. (...)
Nous avons assisté au retour comme chef de la droite. Visiblement, Nicolas Sarkozy va continuer d'être économe de ses mots. A nouveau, la similitude avec la tactique de parole rare de DSK avant le Sofitel est frappante. (...)
le leadership (...)
La réapparition de Nicolas Sarkozy comme leader charismatique de l'UMP (...)
leadership (...)
Ce n'est pas la droite qui se résume à Nicolas Sarkozy. C'est Nicolas Sarkozy qui s'étend à toutes les droites. De tous les hommes politiques de la Ve République, il est le seul à être parvenu à incarner, simultanément ou alternativement, les quatre droites : libérale, gaulliste, morale, sécuritaire. (...)
plus les jours passent, plus les chances augmentent de voir les dossiers d'instruction ne pas pouvoir être finalisés d'ici 2017. Le retour de Nicolas Sarkozy dans la vie politique est impossible pour une raison simple : il n'est jamais parti. C'est le sens du titre de mon livre. "

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